Poèmes

Sonnet Xii

par Etienne Durand

Sommeil, dont les destins ont enrichy le monde,
Pour servir de relasche aux desplaisirs soufferts,
Si le galérien qui rame dessus l'onde
Peut reposer par toy dans les coups et les fers :

Si le pierreux peut bien d'une outrageuse sonde
Oublier par toy seul les sentimens divers :
Si le goutteux oublie une rage profonde
A l'heure que tu peux glisser dedans ses ners :

Si l'artisan pénible en toy seul se délasse,

Si par toy la douleur d'un jour à l'autre passe,
Pourquoy suis-je tout seul sans toy dessous les
Cieux ?

Pourquoy du bien commun n'ay-je point jouyssance ?
Ha,
Sommeil, je t'entends, tu monstre en ton silence
Que la mort, non pas toy, me doit fermer les yeux.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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