Je chasse pour jamais, loing bien loing de mon cœur,
La vanité du monde, ingrate charmeresse,
Qui nourissoit les ans de ma folle jeunesse
Du sucre empoisonné de sa fiere douceur.
Mon coeur en void plus rien de solide, et de seur,
Noz ans, comme les eaux, s'en vont coulantz sans cesse,
Et la beauté se perd en sa prompte alegresse,
Comme une jeune plante en sa première fleur.
Je veux quitter le monde, et sa folle manie,
Je ne veux plus rien veoir que la flamme infinie
De l'unique
Soleil qui m'a donné le jour,
C'est luy qui d'une force en son tout pure active,
Nous découvre aux beaux rais de sa clarté plus vive,
Et la beauté parfaicte, et le parfaict
Amour.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012