Heures où songes vides
En mon coeur ennuyé,
Tournoient dans une ride
Creusée d'un sang séché.
Faut-il qu'il en revienne
Au soleil des péchés ?
Brûlure aux chairs vermeilles,
D'argent et d'or brisés !
Je n'ai plus d'encre claire
Pour balbutier d'amour;
Mes veines tant espèrent
Couler dans du velours.
Au ciel de grande ardeur,
Un orage étouffé,
Zébré par les douleurs
D'une aurore éclatée!
O fluide bouillonnant
Dans l'eau d'un long regard !
Tu fais grandir l'enfant
Qui rêvait en retard.
Douceur et peau de pêche
Dans l'écorce et le fruit,
Ce n'est jamais trop rêche
Pour ce que je mendie.