Sur le rempart il y a un petit champ vert où poussent les églantines, les ravenelles, et les avoines de la nouvelle journée.
Parfois coulant comme un fleuve jaune, parfois un éche-veau sous des ongles d'air, parfois la paille douce d'une chevelure blonde prise dans un rouet. Avec le soir, les chaumes sont un
repo-soir où montent les fumées charmantes de la ville comme les corolles d'un bombardement de fête et de silence, et par les archères on voit le ciel écumer de nuages
légers et les campagnes comme la poitrine d'une femme sous l'énorme chaleur. On épierre le champ à même sur le vide et la carapace des toits, et il y a des chemins
couverts et des routes douces dans les herbes, les pierres, et la forêt balsamique des orties jusqu'à la plate-forme rase où le ciel sur la mer de paille esc un orage mexicain,
où l'air coule comme de l'huile dans la gueule d'un canon de bronze, et l'herbe folle au-dessus du fleuve frissonne sans cause comme l'épaule d'un cheval.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012