- extraits -
Et il parla une voix sombre venant de moi
De mon cheval j’ai rompu le cou
au fond de la forêt la plus noire,
quand la folie jaillit de ses yeux pourpres
tombèrent sur moi les ombres des ormes,
le rire bleu de la source
et le froid noir de la nuit
quand je débusquais, chasseur sauvage,
un gibier de neige dans un enfer de pierre.
Mon visage mourut.
…
Mais comme je descendais la sente rocheuse,
la folie me terrassa et je criais,
haut dans la nuit,
et comme je me couchais
avec des doigts d’argent sur les eaux muettes,
je vis que mon visage m’avait abandonné.
Et la voix blanche me dit : Tue-toi !
Gémissante une voix d’enfant se leva en moi
et me regarda, rayonnante,
de ses yeux cristal, au point que je m’abattis
pleurant sous les arbres,
la voûte puissante des étoiles
…
Avec des semelles d’argent,
je descendis les degrés d’épine
et j’entrais dans la chambre blanchie
à la chaux
Calmement, un chandelier y brûlait
et je cachai ma tête
en silence dans les toiles pourpres.
Et la terre rejeta un cadavre d’enfant,
une forme lunaire
qui sortit lentement de mon ombre,
plongea bras cassés
des pierrailles, neige en flocons.
Poème publié et mis à jour le: 02 August 2019