Elle aime, et n'aime plus, et puis elle aime encore,
La volage beauté que je sers constamment :
L'on voit ma fermeté; l'on voit son changement;
Et nous aurions besoin, elle et moi, d'ellébore.
Cent fois elle brûla du feu qui me dévore;
Cent fois elle éteignit ce faible embrasement;
Et semblable à l'Egypte en mon aveuglement,
C'est un caméléon que mon esprit adore.
Puissant maître des sens, écoute un malheureux;
Amour, sois alchimiste, et sers-toi de tes feux À faire que son cœur prenne une autre nature :
Comme ce cœur constant me serait un trésor,
Je ne demande point que tu fasses de l'or,
Travaille seulement à fixer ce mercure.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012