Elle me dit
ne me touche pas
et ses yeux violets chaque fois inconnus
sont peut-être les miens
comme des cris d'aveugle
elle dit
il y a des mains dans ton sang
elle ne dit pas que je l'ai tuée
elle ne passe pas à travers moi
comme une étrangère
elle ne me reproche rien
elle dit
avec des mots secrets
et toutes les choses anciennes
du silence
il y a des mains sur ta bouche
il n'y a pas de meurtres pas de sang
pas de péchés terribles comme des drapeaux
les mal-aimés sont morts sur ma langue
et j'ai peur qu'elle m'aime
pour cela seulement
et qu'elle dise encore
il y a des mains si froides sur ta race
ses bras tremblent comme des branches
parce qu'elle sait cela qui compte
justement
et que ma souffrance
ne fermente pas
sans elle
et que son désespoir
ne remue que le mien
comme des pitiés
je sens qu'elle s'approche j'entends monter vers moi ses pas de femme comme des eaux pour m'ôter de la tête ces mains qui me séparent
elle me dit
ah ! toute sa douceur me rentre dans la chair
comme des arbres éclatés
je ne t'attendais plus
elle ne pleure pas
elle ne brûle pas de rires entre ses dents
elle dit comme on étouffe
il faut couper ces mains
ça ne fait pas de mal ce n'est rien qu'un peu comme un enfant qui naît ouvrir tes yeux dans la chambre et commencer à écouter ce n'est rien
il y avait des mains entre ma nuit
et la sienne
il y avait des mères qui étaient mortes
elle me dit
où sont ta soif et ta faim
où est ta joie
je m'endormais
parmi des fleurs épaisses
je coulais dans son corps
avec des mains autour de moi
sans plaies
l'amour
il n'y a qu'elle qui sait son nom
il n'y a que le lait qu'elle me donne
et toutes les villes
comme on descend vers la mer
elle ne peigne pas ses cheveux elle ne rougit pas ses lèvres
elle n'a pas de miroir
pour ses épaules
elle n'a pas de consolations
elle dit
il y a des hommes à genoux
il y a des hommes frigides
qui vont s'éveiller
avec des tendresses et du pain
pour vivre
elle me dit cela comme on revient
............le secret du dieu,
le grand songe nu de l'éternité seraient-ils de n'être, entre glace et feu, qu'un instant d'or pur dans le vide hanté ?
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012