Baiser, fils de deux lèvres closes,
Filles de deux boutons de roses,
Qui serrent et ouvrent le ris
Qui déride les plus marris ;
Baiser ambrosin que j'honore
Comme mon tout, et dont encore
Je sens en ma bouche souvent,
Plus d'un jour après, le doux vent ;
Et vous, bouche de sucre pleine,
Qui m'engendrez de votre haleine
Une odeur qui au cœur descend
Et mille parfums y répand ;
Et vous, mes petites montagnes,
Je parle à vous, lèvres compagnes,
Dont le corail naïf et franc
Cache deux rangs d'ivoire blanc ;
Je vous supplie, n'ayez envie
D'être homicides de ma vie :
Pour du tout tuer mon émoi,
Mille fois le jour baisez-moi.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012