Ô fontaine
Bellerie,
Belle fontaine chérie
De nos
Nymphes, quand ton eau
Les cache au creux de ta source,
Fuyantes le
Satyreau
Qui les pourchasse à la course
Jusqu'au bord de ton ruisseau,
Tu es la
Nymphe éternelle
De ma terre paternelle :
Pour ce, en ce pré verdelet,
Vois ton poète qui t'orne
D'un petit chevreau de lait,
A qui l'une et l'autre corne
Sortent du front nouvelet.
L'été, je dors ou repose
Sur ton herbe, où je compose,
Caché sous tes saules verts,
Je ne sais quoi, qui ta gloire
Enverra par l'univers,
Commandant à la mémoire
Que tu vives par mes vers.
L'ardeur de la canicule
Ton vert rivage ne brûle,
Tellement qu'en toutes pans
Ton ombre est épaisse et drue
Aux pasteurs venant des parcs,
Aux bœufs las de la charrue
Et au bestial épars.
Iô ! tu seras sans cesse
Des fontaines la princesse,
Moi célébrant le conduit
Du rocher percé, qui darde,
Avec un enroué bruit,
L'eau de ta source jasarde
Qui trépillante se suit.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012