O, des beautez, beauté rare, et première !
Sans par les traits, la vouloir diviser :
Car de cuider particulariser,
Quelle partie en dirois-je dernière ?
Si de voz yeux vint la sainte lumière
Qui mon esprit a faict poétiser,
Laissez sortir, pour vous éterniser,
Ma liberté que tenez prisonnière :
L'homme captif ne peut faire autres chans
Que de regrets, et de souspirs tranchans :
Et l'oisillon est longtemps en la cage
Premier que rendre un ramage aussi gay
Comme il feroit au mois d'Avril ou
May,
De sa nature en quelque verd bocage.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012