A quoi sert la beauté mortelle (elle a ses dangers, fait danser
Le sang) les traits -ô quel camée- projetant plus fière figure
Qu’aucun menuet de Purcell ? A ceci qu’elle attise en l’homme
Un zèle ardent pour ce qui est ; l’instruit du bien quand un coup d’oeil
En apprend plus que de longs regards qui feraient perdre contenance.
Ces beaux garçons chus frais-mouillés naguère d’un autan de guerre,
Comment sinon Grégoire, un père, eût-il pu les glaner dans Rome
Pullulante ? A notre pays un Dieu donna cette chère chance.
A l’homme féru d’adorer la pierre stérile ou le bois,
Aime le plus digne d’amour en ce monde, dit notre loi,
Le self des hommes; le self sourd de la membrure ou de la face.
Mais quel accueil faire à beauté ? Tout simple : reconnais, recueille
En ton coeur ce doux don du ciel ; puis laisse, laisse-le tranquille,
Sauf à lui souhaiter de Dieu la beauté suprême, la grâce.
Poème publié et mis à jour le: 11 August 2019