Me vienne la mûre merveille de cet arbre que je fis, le jeune grain de la groseille, le pays blanc et l'anis,
me désemmure le mystère de l'originel esprit, descelle l'eau, rame la terre, le bois frais, l'ombre du fruit,
pointe le sein — et la main pure ait la menthe en son odeur, et l'écorce éclate, et s'apurent les toisons de la verdeur,
et se mue la mer amoureuse sous les feuilles, dans mes os en corps musical, en mangeuse de douce lune et d'oiseaux,
me vienne cela qui m'est l'âme et compose avec mon sang le raisin, la chair et la palme du secret de mon enfant...
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012