merci Edmond

Edmond, mon frère, arrivez prestement je vous prie
J’ai urgemment besoin de quelques vers distingués
N’auriez-vous pas dans votre écritoire, un fond d’encrier,
Un reste de poésie méritoire, quelques mots biens choisis.
L’envie m’en chatouille d’empenner quelques flèches
Fleurir ma bafouille, histoire de remettre à l’Ouest
De bredelles propos, piquantes friandises d’une belle
Rassurez-vous ce n’est que pour un usage personnel.

Moi, si j’étais vous, j’y mettrai un peu d’âme...
Madame, que dis-je Ma Dame... voila pour l’entame
La suite ... d’entrée au début de l’envoi, je touche
...Souffrez qu’en ces lieux sur votre commande
De mes mots empanachés je vous tire ma révérence
Souffrez Dame Cantharide, sans prendre mouche,
Que je vous formule avec assurance, en termes soyeux,
Quelques vers en soie afin qu’ils fassent belle bouche
Tissant l’harmonieux dans le style de Savinien
Non Ma Dame moi Edmond je ne suis pas moins que rien
Même si je frémis, le frisson au bout de vos doigts
C’est pour mieux reconnaitre au son de votre voix
Ce don gestuel dont je suis la pertinente victime
Aïe .....
Cyrano, avec des grimaces de douleur. Il faut la remuer car elle s'engourdit...
- Ce que c'est que de la laisser inoccupée!-
Ay!...
Le vicomte Qu'avez-vous?
Cyrano J'ai des fourmis dans mon épée!
Merci Edmond, mais assez dit ... laissons là
Je n’ai plus d’encre pour satisfaire plus avant
J’essaie de me rattraper, difficile de franchir le pas
Si mon épée est passée à trépas, tout reste vaillant
Une mouche s’est posée sur mon âme
Il a suffi pour qu’elle en éloigne mon drame............