Poèmes

Mer Montante

par José-Maria de Heredia

Le soleil semble un phare à feux fixes et blancs.
Du
Raz jusqu'à
Penmarc'h la côte entière fume,
Et seuls, contre le vent qui rebrousse leur plume,
A travers la tempête errent les goélands.

L'une après l'autre, avec de furieux élans,
Les lames glauques, sous leur crinière d'écume,
Dans un tonnerre sourd s'éparpillant en brume,
Empanachent au loin les récifs ruisselants.

Et j'ai laissé courir le flot de ma pensée,
Rêves, espoirs, regrets de force dépensée
Sans qu'il en reste rien qu'un souvenir amer.

-L'Océan m'a parlé d'une voix fraternelle,
Car la même clameur que pousse encor la mer
Monte de l'homme aux
Dieux, vainement éternelle.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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