...
D'autre côté,
Jaquet, épris
D'une faim enragée, a pris
Du ventre de sa panetière
Une galette tout entière,
Cuite sur les charbons du four
Et blanche de sel tout autour,
Que
Guillemine sa marraine
Lui avait donnée pour étrenne.
Comme il repaissait, il a veu
Guignant par le travers du feu,
De sa
Robine recoursée
La grosse motte retroussée,
Et son petit cas barbelu,
D'un or jaunement crêpelu,
Dont le fond semblait une rose
Non encore à demi-décbse.
Robine aussi, d'une autre pan,
De
Jaquet guignait le tribart
Qui lui pendait entre les jambes,
Plus rouge que les rouges flambes
Qu'elle attisait soigneusement.
Après avoir veu longuement
Ce membre gros et renfrogné,
Robine ne l'a dédaigné,
Mais, en levant un peu la tête,
A
Jaquet fit cette requête :
«
Jaquet, dit-ell', que j'aime mieux
Ni que mon cœur ni que mes yeux,
Si tu n'aimes mieux ta galette
Que ta gentille
Robinette,
Je te prie,
Jaquet, choisis-moi
Et mets la quille que je vois
Dedans le rond de ma fossette. »
«
Hélas ! dit
Jaquet, ma doucette,
Si plus cher ne t'est ton grignon
Que moi,
Jaquinot, ton mignon,
Approche-moi, mignardelette,
Mignardelette doucelette,
Mon pain, ma faim, mon appétit,
Pour mieux t'embrocher un petit ».
A peine eut dit qu'elle s'approche,
Et le bon
Jaquet qui l'embroche
Fit trépigner tous les
Sylvains
Du dru maniement de ses reins...
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012