J’aime que le mort m’aime
Au fond de son tombeau ;
Je suis comme lui-même :
Mes chairs sont en lambeaux.
Vite, vite, je sème
Ma graine et le corbeau
L’essaime à lui qui s’aime,
Désireux d’un corps beau.
Moi, je suis déjà moche
Et commence à mourir ;
J’ai l’œil dans une poche
Dont le fond va pourrir.
Que dois-je encore faire
Avant le baiser sec ?
Ecrire en exosphère
Avec la plume au bec ?
J’asticote mes vers :
Du laid soyez la crème !
Les morts aiment les vers :
Le mirage est suprême !