Les flèches de Cupidon
Dans ce monde inconstant, rien n’est impérissable
Que l’on en fasse un conte ou d’admirables vers
De très ardentes amours deviennent faits divers
S’effritant sous le vent comme un château de sable.
Leur lutte semble vaine, inutiles leurs pleurs ;
Et qu’un blasphème éclate ou que gorge se noue
Aux eaux pures d’antan succède alors la boue
Engloutissant ensemble extases et douleurs.
Ainsi vont les amours qui passent près de nous
Comme des papillons ne pensant qu’à leur vie ;
L’amour que nous avons construit leur fait envie
Mais notre forteresse nous protége des fous.
Quand couleront nos soirs de vieillesse paisible
Nous goûterons encore à nos plaisirs d’amour
Sur le courant de ce fleuve jusqu’aux ultimes jours
Car les flèches de Cupidon n’ont pas manqué leur cible !