J’ai voulu tout aimer et je suis malheureux,
Car j’ai de mes tourments multiplié les causes ;
D’innombrables liens frêles et douloureux
Dans l’univers entier vont de mon âme aux choses.
Tout m’attire à la fois et d’un attrait pareil ;
Le vrai par ses lueurs, l’inconnu par ses voiles ;
Un trait d’or frémissant joint mon cœur au soleil
Et de longs fils soyeux l’unissent aux étoiles.
La cadence m’enchaîne à l’air mélodieux,
La douceur du velours aux roses que je touche ;
D’un sourire j’ai fait la chaîne de mes yeux,
Et j’ai fait d’un baiser la chaîne de ma bouche.
Ma vie est suspendue à ces fragiles nœuds,
Et je suis le captif des mille êtres que j’aime ;
Au moindre ébranlement qu’un souffle cause en eux
Je sens un peu de moi s’arracher de moi-même.
Poème publié et mis à jour le: 20 October 2022
