Poèmes

Le Carré de l'Hypoténuse

par Benjamin Péret

Benjamin Péret

Première fleur du marronnier qui s’élève comme un œuf
dans la tête des hommes de métal
dur comme une jetée
quand
dans la pluie d’encre qui me transperce de miroirs
tes yeux magiques comme un arbre égorgé
crient sur tous les tons
Je suis Rosa
je t’aime comme la fougère d’autrefois aime la pierre qui l’a
faite équation
je t’aime à tour de bras
je t’aime comme un poêle rouge dans une caverne
Que ta robe de fil de fer barbelé
me déchire avec un grand bruit de vaisselle tombant dans
l’escalier
je t’aime comme une oreille emportée par le vent
qui siffle Attends
Attends que le fer à repasser ait brûlé la chemise de rosée
pour y faire fleurir le reflet du cristal caché dans un tiroir
attends que la bulle de savon
après avoir crevé comme un tzar des taupes
qui ne couvriront jamais les épaules aimées
renaisse dans la poussière assassinée par le soleil devenu bleu
et que je guette par le trou de la serrure
velue
gelée
de la prison de lichens polaires où tu m’as enfermé
attends fils du sel
attends vin de falaise qui vient d’écraser un patronage
attends viscère de phosphore qui ne songe qu’aux incendies
de forêts
attends
J’attends



Poème publié et mis à jour le: 16 September 2022

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