Parmi les désirs simples comme une salade qui se dresse
au-dessus des grands arbres
demain noyé dans le ciment craché par les boulangers
qui n’ont pas plus de poils au menton qu’une écrevisse n’a
de tirelire
parmi tous ces raisins qui me rappellent un mendiant à la
porte d’un hôtel particulier
deux yeux de pierre bleuie par le dernier quartier
mangent lentement les champignons qui croissent paisiblement
à l’intérieur de la petite mappemonde
animée par l’alcool de ta voix où dansent des ludions
Qu’un léger soleil d’épine-vinette se lève à travers la grande
roue de tes cils
qui ne sait plus que moudre le café
que je voudrais boire comme un entonnoir je veux dire un
massepain
plus grand que ton image dans le placard où j’essaie de dormir
mais qui se perd dans le cimetière aux fantômes
comme une boîte de lait condensé dans un four à chaux
et je moissonne les pavés plus clairs qu’un vol de demoiselles
traversant une nuée de drapeau grecs délavés
comme un cornichon conservé depuis la mort de mon grand-père
qu’un reflet apparaisse dans un verre de bordeaux
dans le paysage où je me cherche comme un chien qui court
après sa queue
et les brigades centrales d’appareils de T.S.F.
qui d’ordinaire ne savent que grogner comme des enterrements
fredonneront à mes oreilles ouvertes comme un coquillage
qui va crever
Rosa est là
Poème publié et mis à jour le: 16 September 2022