L'après-midi d'un dimanche je voudrais bien, quand il fait chaud cl qu'il y a de gros raisins, dîner chez une vieille fille en une grande maison de campagne chaude, fraîche,
où l'on tend
du linge, du linge propre, à des cordes, des liens.
Dans la cour il y aurait des petits poussins, qui iraient près du puits - et une jeune fille dînerait avec nous deux seuls comme en famille.
Nous ferions un dîner lourd, et le vol-au-vcnt serait sucré avec deux gros pigeons dedans.
Nous prendrions le café tous les trois, et ensuite nous plierions notre serviette très vite, pour aller voir dans le jardin plein de choux bleus.
La vieille nous laisserait au jardin tous deux.
Nous nous embrasserions longtemps, laissant nos
bouches rouges collées auprès des coquelicots rouges.
Puis les vêpres sonneraient doucement, - alors elle et moi nous nous presserioas encor plus fort.
C'est aujourd'hui la fête de
Virginie...
Tu étais nue sous la robe de mousseline.
Tu mangeais de gros fruits au goûl de
Mozambique
et la mer salée couvrait les crabes creux et gris.
Ta chair était pareille à celle des cocos.
Les marchands le portaient des pagnes couleur d'air et des mouchoirs de lêlc à carreaux jaune-clair.
Labourdonnais signai! des papiers d'amiraux.
Tu es morte cl tu vis, ô ma petite amie, amie de
Bernardin, ce vieux sculpteur de cannes, et lu mourus en robe blanche, une médaille à ton cou pur, dans la
Passe de l'Agonie.
Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017