La Bête monstrueuse et le bon Chevalier
Ont lutté tout le jour: le dragon mort distille
Un suprême venin sur le sable infertile,
Et le triomphateur entre dans le hallier.
Il va, les yeux hagards d'un songe familier:
Là-bas, le palais d'or miraculeux rutile
Et la princesse rêve, en sa grâce inutile,
A l'amant inconnu qui la doit éveiller.
Mais lorsque le vainqueur de l'hydre et des licornes
Vit, après le bois sombre et les escaliers mornes,
La vierge aux cheveux blonds comme un soleil d'Avril
Dans la jeune splendeur de sa puberté mûre,
L'angoisse de l'amour mordit son coeur viril
Et sa chair de héros trembla, sous son armure.
Poème publié et mis à jour le: 16 December 2022