Grasinde, vous semblez à la vigne sauvage
Qui naist près d'un halier, ou sur un mont désert : _
Là son pampre, et son cep, rien du tout ne luy sert,
Et si nul
Vigneron n'en tire du breuvage.
Ainsi vostre
Beauté qui me tient en servage,
Sa fleur, son fruit, son tige, et sa racine perd :
N'employant a propos un manouvrier expert,
Qui sa racine, tige, et fruit, et fleur mesnage.
Je plaingz (mon cher
Soucy) vostre âge plus exquis,
Qui semblable aus feuillardz d'un arbre si requis,
Quand on l'agence en treille un frais ombrage pousse.
Ha ! que ne m'estes-vous un appuy gracieus ?
A l'ombre de vos bras (ombre amyable, et douce !)
Vous ayseriez celluy qui le mérite mieus.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012