Job, moi aussi j'ai clamé
J'ai clamé parce que j'avais ça dans la fibre
Je n'ai pas lésiné sur les cris ni sur les reproches
Je t'ai très bien connu,
Job
Je suis de tes amis rassure-toi
D'ailleurs je ne me permettrais pas de te citer
ou de parler à ta place
Si tu n'avais clamé et injurié
Comme je ne l'ai même pas fait
Donc je me suis rendu furieux d'être né
Sondant l'infini bonheur que je ne connaîtrai jamais
De n'être pas né
D'être rien
Sans origine sans destin
surtout sans âme
Dans l'Infini
Et regrettant
Ta volonté ou
Ton hasard
Qui m'ont jeté dans la
Vallée
En même temps parce que je suis une contradiction
vivante
J'aimais mon sort
J'aimais ma vie pleine de danger
Et même je m'étais habitué
J'aimais ma mort
L'idée et la nécessité de ma mort
Ah taisez-vous, sages et fous
Asseyez-vous!
Maintenant je suis mort
Je suis à la fois l'auteur de ce poème
Qui n'a plus aucun sens pour moi
Et je suis
Monsieur
Job et je suis une âme
et toutes les âmes
Et je ne puis même pas direye suis parce que les mots
N'existent pas où je suis
À jamais n'existent
À jamais ne vont plus mourir dans aucune bouche
Ainsi dit le lit si souvent où je me couche
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012