Je m'embête; cueillez-moi des jeunes filles et des iris bleus à l'ombre des charmilles où les papillons bleus dansent à midi,
parce que je m'embête et que je veux voir de petites bêtes rouges sur les choux, les ails (on dit aube), les lis.
Je m'embête.
Ces vers que je fais m'embêtent aussi, et mon chien se met à loucher, assis,
en écoutant la pendule qui l'embête comme je m'embête.
Vraiment ces trois cils de ce chien de chasse,
de ce chien de poète,
sont cocasses.
Je voudrais savoir peindre.
Je peindrais
une prairie bleue avec des mousserons,
où des jeunes filles nues danseraient en rond
autour d'un vieux botaniste désespéré, porteur d'un panama et d'une boîte verte et d'un
énorme filet à papillons vert.
Car j'apprécie les jeunes filles et les gravures excessivement coloriées où l'on voit un vieux botaniste éreinté qui longe un torrent et se dirige vers l'auberge.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012