A force de peines, de vaines montées, à force d'être rejeté du dehors, des dehors que je m'étais promis d'atteindre, à force de débouler d'un peu partout,
j'ai tracé dans ma vie un canal profond.
J'y retombe plutôt que je ne le retrouve.
Maintenant il m'émeut.
Il en est venu à m'émouvoir quoiqu'il ne m'éclaire, ni ne m'aide, ni ne me satisfasse.
Loin de là, il me rappelle plutôt l'authentique limite qu'il ne m'est pas donné de franchir, sauf par instants.
Ainsi par son durable « je ne sais quoi », il me confirme dans une continuité que je n'eusse jamais espérée, que je suis seul à me connaître et que je
n'apprécie point.
J'y vogue à la dérobée.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012