D'un coup de fouet
l'air tue les meubles et les offre en tranches bien saignantes à la servante qui court les ruelles attristées perdues en lacis de viscères comme des bas à jamais
démaillés
Les pelotons de laine qui se dessèchent
dans les hauteurs
n'ont pas besoin d'une calèche
d'entrepreneur
pour devenir des folles ardentes et des baise-moi-à-
babouche-que-veux-tu des caniveaux qui mènent droit au pôle à cette heure où toutes les mains gèlent dans des cachots
Les outils quotidiens fientent des astres et les astres le leur rendent bien
Ils débarrassent leurs entrailles des fruits vidés
et des corps dévorés vaille que vaille par la fenêtre aux yeux cyniques dont les boiseries humides épient
Flocons d'ivoire
Cruches aux lèvres de soie
Vitres automatiques
Tapis tombants
Sautes de vent
Cathédrales les horizons se haussent lentement et abandonnent tout leur charme
Paraissent alors les pointes dénudées
crucifixion d'un comptable à faux col sur les colonnes de son bilan
ossements d'une chambre aux lambris dédorés
marée saumâtre qui charrie des vertèbres
des lambeaux de vêtements usés dont la corde transparait et s'illumine
comme parfois s'éclairent dans l'eau trouble des abîmes
les arêtes de poissons
arêtes sonores qui transmettent les remous et les transforment tenaille après tenaille (Tenaille d'eau douce, n'est-ce pas un très bel instrument?) en chansons tendres qui se
nichent sur ces étagères que les cœurs constellés échafaudent au sommet des haubans
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012