On ne voyait pas la mer, par ce temps d'embruns,
Mais on l'entendait maudire son existence, «
Oh ! beuglait-elle, qu'il fût seulement
Quelqu'un ! »...
Et elle vous brisait maint bateau pas-de-chance.
Et, ne pouvant mordre le steamer, les autans
Mettaient nos beaux panaches de fumée en loques !
Et l'Homme renvoyait ses comptes à des temps
Plus clairs, sifflotant : «
Cet univers se moque,
«
Il raille !
Et qu'il me dise où l'on voit
Mon
Pareil ! «
Allez, boudez, chez vos parades sidérales, «
Infini !
Un temps viendra que l'Homme, fou d'éveil, «
Fera pour les
Pays
Terre-à-Terre ses malles !
«
Il crut à l'Idéal !
Ah ! milieux détraquants
«
Et bazars d'oripeaux !
Si c'était à refaire,
«
Chers madrépores, comme on ficherait le camp
«
Chez vous !
Oh ! même vers la
Période
Glaciaire !...
«
Mais l'Infini est là, gare de trains ratés, «
Où les gens, aveuglés de signaux, s'apitoient «
Sur le sanglot des convois, et vont se hâter «
Tout à l'heure ! et crever en travers de la voie...
« —Un fin sourire (tel ce triangle d'oiseaux «
D'exil sur ce ciel gris !) peut traverser mes heures ; «
Je dirai : passe, oh ! va, ne fais pas de vieux os «
Par ici, mais vide au plus tôt cette demeure... »
Car la vie est partout la même.
On ne sait rien !
Mais c'est la
Gare ! et faut chauffer qui pour les fêtes
Futures, qui pour les soi-disant temps anciens.
Oh ! file ton rouet, et prie et reste honnête.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012