Un fax
m'annonce mon propre décès.
Condoléances
familles effeuillées
amis qui voilent de neige
leur miroir.
Le défunt ne lègue à la science pour dissection dyslexique que sa langue morte avant lui.
Le deuil à blanc
met le cadavre en quarantaine.
S'écroulent par rangées les souvenirs
dominos déminés
de la nomination.
La couronne me guette avec ses dents gâtées et des fleurs brusquement deviennent immondices qu'on jette sur la tombe.
Vivant je m'insurge:
que cesse la mascarade !
J'arrache mes orbites
à l'obituaire.
Ma peau n'est pas mon suaire.
J'invite par un faire-part
mes survivants virtuels
au rendez-vous des fausses connivences
et des profanations.
J'accepte que l'on enterre ma vie de glaçon qui a fondu en moi insoupçonnée.
La cérémonie de mes errements
funéraires
me réinvente
un destin irremplaçable
mais posthume.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012