Poèmes

De par le Vent

par Mohammed Dib

Danger confus, ce vent en cris ?

Il ne veut fuir que sa propre tristesse.

Il se bat contre soi.

Le vent qui épuise la branche.

Le vent qui lacère le vent.

Et va

sans remords

plus que solitaire.

Lèvent

sur son bûcher.

L'émeute.
Ses plaintes.

L'émeute.

Ses mains nues.

À force de vent.

La pluie qui a mis le ciel

en cage.

Et la forêt diluvienne bergère qui en rêve.

Cela qui pourrait être triste mais ne l'est pas.

Vent

qu'en est-il

de toi ?

Cœur s'il bat prêt à se poser sur l'iris des neiges.

Le papillon

au moment où

ailes ouvertes.

Au moment où

se balançant en attente d'autre chose.

Et chavire

emporté par

le vent.

Le pin

où le vent

s'est mis.

Le rocher

où l'hiver

s'insole.

Rouge le rocher

avec la lumière

pour toute compagne.

Lourd

pour le pin

le vent à porter.

Le vent

qui ne sait

où aller mourir.

Rocher

tu n'endures

qu'alertes.

Avec le vent pour toute et seule compagnie.

Ta forme de rocher se trouve être même oeuvre de vent.

Tu demeures exposé au vent.

L'herbe épelle le vent.

Tranquilles les pierres écoutent.

Nues agenouillées.

Les pierres écoutent.

Les déchirures ne sont que voix d'air.

Rien à dire
Rien à faire.

Rien à soi.

N'a qu'à vouloir.

Il a droit sur tout.
Le vent.

Il vide le jour.
Il cuivre le jour.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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