Toutes les nuits je ne pense qu'en celle
Qui a le corps plus gent qu'une pucelle
De quatorze ans, sur le point d'enrager,
Et au dedans un cceur (pour abréger)
Autant joyeux qu'eut oneque damoiselle.
Elle a beau teint, un parler de bon zèle,
Et le tétin rond comme une grosclle :
N'ai-je donc pas bien cause de songer
Toutes les nuits ?
Touchant son cœur, je l'ai en ma cordelle,
Et son mari n'a sinon le corps d'elle :
Mais toutefois, quand il voudra changer,
Prenne le cœur : et pour le soulager
J'aurai pour moi le gent corps de la belle
Toutes les nuits.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012