Poèmes

D'alix (Épitaphe)

par Clément Marot

Ci-gît, qui est une grand'perte,

En culetis la plus experte,

Qu'on sut jamais trouver en
France.

C'est
Alix, qui dès son enfance,

Quand sa nourrice l'alletait,

Dedans le berceau culetait ;

Et de trois, jusques à neuf ans,

Avec garçons, petits enfants,

Allait toujours en quelque coin

Culeter au grenier au foin.

Et à dix ans tant fut culée,

Qu'en culant fut dépucelée.

Depuis grosse garce devint

Et lors culetait plus que vingt.

En après devint toute femme,

Et inventa la bonne dame

Mille tordions advenants

Pour culeter à tous venants.

Vrai est, quand plus n'eut dents en gueule,

Qu'elle culeta toute seule.

Mais afin que le monde vit

Son grand savoir, elle écrivit

Un beau livre de culetage,

Pour ceux qui étaient en grand âge,

Et un autre de culetis

Pour ceux qui étaient plus petits.

Ces livres fit en s'ébatant,

Et puis mourut en culetant.

Encor dit-on, par grand'merveille,
Que si on veut mettre l'oreille
Contre sa tombe et s'arrêter,
On orra ses os culeter.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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