Poèmes

Couleurs

par Jean-Michel Bollet

Le bon Dieu fut heureux d’avoir créé nos yeux
Pour distinguer le rouge et discerner le bleu.
Son crève-cœur était le danger de couleurs
Dont les disparités engendraient des douleurs.

La menace venait surtout du blanc, du noir,
Neutres et cependant opposant jour et soir
Si durs à regarder avec tact et doigté
Quand est dilatée la pupille au miroité.

Ce cas d’espèce lui fera serrer le poing :
L’un n’est pas si vilain, l’autre ne l’est pas moins
Et Il a eu l’idée, avec sagacité,
De les assembler dans sa perspicacité.

C’est ainsi qu’on rencontre, au hasard des allées,
Des tons de caramel, des nuances halées,
Des ambres et des miels, des camaïeux de gris
Des châtains-roux, des blonds, tant d’autres coloris.

Partant, les yeux peuvent choisir et parcourir
La palette étendue des couleurs sans souffrir
Sans que vienne la nuit voir pendant la journée
Si sur elle s’était la douleur retournée.

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