Le mont rouge-oranger et tacheté de jaune
Donne à l’automne des airs d’un été passé ;
Comment s’accommodent et la flore et la faune
De sa vive avancée ? Qui aura trépassé ?
Les fruits jonchent le sol sur une feuille morte
Et noire et blanche la peau d’un blaireau s’étend
Au milieu du coteau ; voici en quelque sorte
Ce qu’aurait dit Printemps : « pour la claire eau : c’est tant ! »
Mais la saison dorée va transmettre la flamme
Aux mains glacées trempées dans le gel hivernal
Qui saisira les proies cuites par l’infernal
Rayon-laser précis plus qu’une fine lame ;
L’automne a - pour l’heure - déposé ses couleurs
Avant qu’elles ne s’en aillent dans les douleurs.