Poèmes

Complimentaires

par Max Elskamp

La ville s'ouvre au soleil clair
Comme une rose violette
Eventail de toits d'amourettes
Qui s'enrosent du froid de l'air

Le dimanche fait des écoles
Et s'applique sur les dahlias
Heureux de rester à quia
Dans tout ce bon vivre qui vole

Les cloches à voix étouffées
Dans les jardins se sont perdues
Les vieilles gens un peu perdues
Regardent sécher la rosée.

Il fait très beau, la nuit tuée
Dort aux bouges sous les persiennes
Où prolongent leur méridienne
Les fleurs des prostituées.

Dominicalement documentaires
Les couleurs t'ont fait d'étonnantes fêtes,
Contes d'enfants, où parlèrent les bêtes
La langue de ton cœur complimentaire.

Tes matins sont morts, génisses de brume ;
Blanche avec au front la tache mauve ;
Tes arbres au loin sont comme des fauves
Oublié de l'or clair du jour qui fume.

En tes ciels rosés de prairies trop vertes,
Les neuves maisons ainsi que des joues,
Ecarlates d'un grand baiser qui joue
Dans tes deux yeux de fenêtre ouverts,

Ont monté vers toi, l'émeraude étrange,
Des ifs sinistrés dans les chemins bleus
Où va sourdement arme dans du fer
Le jardinier avec des mains étranges.

Solitairement en ton cœur d'esthète
Ce dimanche sonne ineffablement,
Sois heureux et va sage, ivre du dément.
Le vin des clochers t'a grisé la tête.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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