Lors, vive la rose
Des vents, et vois-la, passager,
La terre où parlent mensongers
Les loins pays dont d'autres causent ;
Lors, vive la rose.
Lors, vive la rose
Du vieux jardin de bonne foi,
Où tu t'es fait, du cœur aux doigts,
La blessure au signe des croix
A chercher l'aimée pour toi close ;
Lors, vive la rose.
Lors, vive la rose
Du vitrail ourdi trop en soi,
Où des bergers, aussi des rois,
Qui furent nous en l'autrefois,
Disent vraies les métempsycoses ;
Lors, vive la rose.
Lors, vive la rose
Des
Mais pour toujours hébergés
Dans le calice encouragé
Des messes où, prêtre étranger,
Christ a bien défendu sa cause ;
Lors, vive la rose.
V
Mais geai qui paon se rêve aux plumes,
Haut, ces tours sont-ce mes juchoirs ?
D'îles de
Pâques aux fleurs noires
Il me souvient en loins posthumes :
Je suis un pauvre oiseau des îles.
Or, d'avoir trop monté les hunes
Et d'outre-ciel m'être vêtu,
J'ai pris le mal des ingénus
Comme une fièvre au clair de lune,
Je suis un pauvre oiseau des îles.
Et moins de joies me font des signes,
Et plus de jours me sont des cages,
Or, j'ai le cœur gros de nuages ;
Dans un pays de trop de cygnes,
Je suis un pauvre oiseau des îles ;
Car trop loin mes îles sont mortes,
Et du mal vert qu'ont les turquoises,
J'ai serti mes bagues d'angoisse ;
Ma famille n'a plus de portes :
Je suis un pauvre oiseau des îles.
VII
Et c'est là,
Madame la
Vierge,
Où vos horizons m'ont fait mal ;
Et vos tours sont ainsi qu'un pal
Entré dans ma pauvre âme vierge ;
Et c'est ma chair en sa détresse
Qui déserte vos tours d'ivoire,
Après les hauts et bas d'espoir,
C'est mon âme ainsi qui s'abaisse.
Car tout ciel s'est fait ma tristesse,
D'alors qu'en bas j'ai vu les miens
Me chercher dans leurs droits chemins
Avec le signe des caresses,
Comme l'enfant des livres saints
Prodigue aux mauvaises kermesses,
Et, haut, il fait de mes faiblesses
Vain, depuis l'appel de leurs mains.
Or, voici,
Madame la
Vierge,
Mon pardon en vous imploré,
J'ai descendu les beaux degrés
De vos tours,
Madame la
Vierge.
Mais en âge comme en sagesse,
Je suis resté le bon pasteur :
Aux points cardinaux de mon cœur,
Très doucement vos villes paissent.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012