Puis, toujours et plus près encor
De la mer qui s'est faite en or,
Après les maisons les prairies
Et les derniers arbres en vie,
Voici, par leurs noms de baptême,
Au bout des fleuves qui les aiment,
Les plus douces nefs de mon port
Toutes en chœur et bord à bord.
Or, en leur fête, et pour l'ouïe,
Je vous salue,
Anne-Marie,
Qui semblez porter des enfants
Dans vos voiles toujours en blanc,
Et ce m'est joie comme un cantique
D'enfin vous revoir l'Angélique,
A mâts nus de pomme à la bande
Et pourtant revenue d'Islande.
Mais lors, ainsi que
Gabrielle,
Chantez haut vos voiles nouvelles
Et ne pleurez plus,
Madeleine,
Vos filets perdus à la traîne,
Puisqu'à tous il est pardonné,
Même au vent, les baisers donnés,
Pour qu'en joie autant qu'en caresses,
Ce soient tous les flots en liesse
Dans le concert où se complaît
Haute la mer à chanter
Mai.
Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017