J'ai entendu s'éjouir
Par amour, dans son langage
Le rossignolet sauvage.
Il me fait mourir d'envie,
Car celle que j'aime
Ne veut aujourd'hui
Ni m'écouter ni me voir.
Le doux chant que font l'oiseau et sa mie
Conforte un peu mon courage.
Je console donc
Mon cœur en chantant.
Je n'aurais pas cru pouvoir !
Mais rien de ce que je vois
Ne saurait me réjouir.
Je reconnais ma folie,
Il est juste que je souffre,
Juste et mérité.
J'ai laissé mon cœur
S'enivrer de rêves fous.
Résultat : angoisse
Tristesse et dommage.
Il faut que je me l'avoue.
J'ai perdu l'année.
Elle fut sans plaisir.
Rien n'y vint à mon désir.
Bien que j'aie fort à me plaindre
Je m'incline et je supplie
Celle qui a seigneurie
Sur mon âme et ma personne.
Elle ne put rien dire
Quand je dus partir.
Je l'entendis soupirer,
La main sur les yeux :
«
Que
Dieu vous protège ».
Et quand en moi je revois
Son ah" amoureux,
Je me dis, en larmes :
Sans elle plutôt mourir.
La dame qui tient mon cœur
Je la prie je la supplie
De ne point m'être cruelle de ne point croire les fourbes,
De ne point penser
Que j'en aime une autre.
De bonne foi je soupire.
Sans mentir je l'aime.
Mon cœur est vrai cœur.
Je n'ai rien des faux amants
Dont les tromperies
Ont fait que l'Amour
Ne récolte que mépris.
Chanson sois ma messagère,
Sans plus tarder cours et parle À celle qui me plaît tant.
Hôtesse de toute joie.
D'un mot dis-lui comme
Je meurs de désir,
Et si elle veut m'accueillir
Rappelle à son cœur.
Sans perdre un instant,
Mon souci et mon désir.
Mon amour si grand
Que l'envie me tue
De la voir et l'embrasser.
Ma
Dame
Marie,
Tel est votre
Prix
Que tous estiment plaisants
Mes dits et mes chants
Et l'éloge grand
Que je fais en vous chantant.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012