Chambre à deux lits

Dans ma pièce il y a deux lits pour une seule personne.
Un lit vide ancien et usé.
Et un autre que j’utilise, mais il me gêne et intensifie mes maux.

Dans ma pièce il y a deux lits pour une seule personne.
Un lit vide ancien et usé.
Et un autre que j’utilise, mais il me gêne et intensifie mes maux.
Une pièce de théâtre se joue chaque nuit sur la scène de mes misérables pensées dans ma chambre vide et désertique à part les fantômes qui m’assiègent et m’épuisent.
.
.
Un lit gémissant de perte et d’oubli
Comme mes pensées, mon passé et mes os.
Et un autre lit saprophyte qui profite,
De ma migraine et de mon mal au dos.

Une seule fenêtre ouverte et partagée
Un dépôt pâle, velue et négligée
N’est rien d’autre que mes ennuis sur le lit
Qui met au défi mon torticolis.

Dans la froideur de cette étroitesse
De ma pièce sauvage, où il n’y a de place
Seulement pour ces deux lits face à face
Qui me gâchent et accentuent mon angoisse

Deux lits alliés qui me blessent dans mon nid.
Avec une grande affliction d’insomnie.
Le premier est celui des rêves perdus.
Et le second pour mes idées tordues.

Deux lits unis m’ont fait mal dans mon nid.
Et un tsunami de mon insomnie.
Le premier est l’ennemi en colère.
Et le second est un autre adversaire.

Des soupçons transfigurés en fantômes
Qui se promènent dans mon petit album.
Et une chouette porte-bonheur, momifiée
Dans ma tête bourrue mal identifiée

Au milieu de ma tête, sur scène fumée
Une pièce qui tourne et se rejoue sans cesse
Se répète, par des fantômes affamés
Échangeant des passes vifs et enfermés

Avec une balle tissée par maladresse
Et de quelques ficelles rugueuses de tristesse.
Tout le temps l’illusion enflamme mes nerfs
Rien d’autre que marteler l’os et le fer.

Ils veulent que mon crâne soit aminci
Ici, la balle roule partout et grossit
Et les faits se déroulent et se répètent
Autour d’un jeu banal et endurci.