Et prime en joies, et tout béni,
Gens de chez moi, voici
Lundi :
Messes sonnant, cloches en tête,
Avec leurs voix qui disent fête,
Et le soleil après, et puis
Ceux des outils tout beaux d'habits.
Mais lors, chôment les établis,
Et suivant la mode d'ici,
Avec les vœux qu'on se souhaite,
Les apprentis chantez la quête ;
Puis préparez, comme aux dimanches,
Pour tous les saints leurs robes blanches,
Car dès aube, tout en sueur,
Voici saint
Arnold des brasseurs
Cherchant saint
Jude avec ses hommes,
Pour s'aller jouer à la paume.
Or place alors, sur le marché,
Maraîchères et maraîchers,
Car aujourd'hui ceux de saint
Biaise
Pour le palet veulent leurs aises,
Tandis qu'ayant perdu leur roi,
S'en vont, les bras longs, ceux d'Eloi
Montrer à tous, faute de gloire,
Comment forgerons savent boire
Et garder pour eux le bon droit
Aussi bien au jacquet qu'à l'oie.
Mais lors c'est votre heure, aubergistes,
Et que saint
Riquier vous assiste,
Et soif aidant lundi de mai,
S'accomplissent tous vos souhaits ;
Puis mendiants que
Job patronne,
Salut ! et plaies pansées d'aumônes,
Quant à nous, ceux de
Sébastien,
Nous panons au joyeux jardin
Tirer, puisqu'aujourd'hui c'est fête,
Le papegai à l'arbalète,
Laissant bouder à mauvais vin
Ceux de
Crépin seuls en leur coin.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012