Les poissons écaillés aiment les moites eaux,
Les fleuves et les lacs ; les animaux sauvages
Aiment les bois touffus, les creux et les bocages,
Et l'air doux et serein est aimé des oiseaux;
Les grillons babillards aiment l'émail des préaux,
S'égayent au printemps parmi le vert herbage,
Les lézards et serpents envenimés de rage
Aiment des murs rompus les humides caveaux.
Bref, naturellement chacun aime et désire
Le lieu originel d'où sa naissance il tire,
Auquel mêmes il doit résider longuement :
L'homme seul, dérivant comme plante divine
Du ciel spirituel sa féconde origine,
Préfère à sa patrie un long bannissement.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012