Poèmes

Betenbrunn

par Dominique Pagnier

Retour du maître au soir et les prairies absorbent le purin ténébreux que des paysans blonds ont versé tout le jour. Voilà d'où le monde tire sa teneur en
absolu.

C'est l'heure où la servante verse la bière au maître fourbu et elle lui découvre par sa manche entrouverte le poil naissant de l'aisselle et le début de son sein : il
vient à cet homme une grosse idée de l'amour qui le fait rire.

Au fils qu'elle cache à cause de la honte qu'il n'a pas de père est révélée sa divine origine. Il s'instruit tout seul avec de vieux manuels et connaît
déjà toutes les races de femmes.

Au passage des blondes, il dit des « Nom de Dieu ! ».

Sous la pression de la Toute-Puissance, le paysage ploie ; alors c'est une plaine où des personnages remuent des rameaux pour distraire la huitième plaie d'Egypte.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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