L'invisible soleil qui rôde sous ces eaux
À traits de soufre teint les livides hauteurs
Et perce on ne sait quel enfer d'élévateurs,
De treuils, de ponts roulants, hanté de vols d'oiseaux.
D'immenses paquebots sont lentement traînés :
Leurs remorqueurs en ont des écarts de pouliche ;
De la lessive bat au vent sur les péniches ;
Tout au-dessus des docks fument les cheminées.
Et chaque grue au ciel d'un bras sans cesse gire,
Au ciel que de longs cris de sirène déchirent
Tel un cœur où de grands nuages fous s'ennuient.
Tout ce mazout à l'air comme à l'eau mêlé chante
L'angoisse à pleine voix dans la lumière absente ;
Son triste chant partout m'accompagne aujourd'hui.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012