L'an se rajeunissait en sa verte jouvence
Quand je m'épris de vous, ma
Sinope cruelle :
Seize ans étaient la fleur de votre âge nouvelle
Et votre teint sentait encore son enfance.
Vous aviez d'une infante encor la contenance,
La parole et les pas ; votre bouche était belle,
Votre front et vos mains dignes d'une immortelle,
Et votre œil, qui me fait trépasser quand j'y pense.
Amour, qui ce jour-là si grandes beautés vit,
Dans un marbre, en mon cœur, d'un trait les écrivit :
Et si pour le jourd'hui vos beautés si parfaites
Ne sont comme autrefois, je n'en suis moins ravi,
Car je n'ai pas égard à cela que vous êtes,
Mais au doux souvenir des beautés que je vis.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012