Marie, levez-vous, vous êtes paresseuse :
Jà la gaie alouette au ciel a fredonné,
Et jà le rossignol doucement jargonné,
Dessus l'épine assis, sa complainte-amoureuse.
Sus ! debout ! allons voir l'herbelette perleuse,
Et votre beau rosier de boutons couronné.
Et vos œillets mignons auxquels aviez donné,
Hier au soir, de l'eau, d'une main si soigneuse.
Harsoir en vous couchant vous jurâtes vos yeux
D'être plus tôt que moi ce matin éveillée :
Mais le dormir de l'Aube, aux filles gracieux,
Vous tient d'un doux sommeil encor les yeux sillée.
Çà ! çà ! que je les baise et votre beau tétin,
Cent fois, pour vous apprendre à vous lever matin.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012