Poèmes

Allégories Infernales

par Virgile

Ils allaient obscurs, sous la nuit solitaire, à travers l'ombre, les demeures impalpables de Pluton et les royaumes sans existence : tel un parcours dans les bois, sous la rare clarté d'une lune incertaine, lorsque Jupiter couvre le ciel d'ombre et qu'une nuit d'encre enlève leur éclat aux choses. Devant le vestibule, à l'entrée des gorges d'Orcus, le Chagrin et les Remords vengeurs ont installé leur lit; les blêmes Maladies y habitent ainsi que la vieillesse sinistre, la Peur, la Faim, mauvaise conseillère, la Pauvreté honteuse, spectres terrifiants, le Trépas et la Souffrance. Voici le Sommeil, parent du Trépas, les fantasmes mauvais, et, sur le seuil d'en face, la Guerre, qui apporte la mort, les couches de fer des Euménides et la Discorde démente à la chevelure vipérine entrelacée de bandelettes sanglantes.

Extrait de: 
Enéide



Poème publié et mis à jour le: 11 November 2019

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