Poèmes

À Fortune

par Clément Marot

Fortune, hélas, muable et déréglée,
Qui du palud de
Malheur viens et sors,
Bien as montré que tu es aveuglée,
D'avoir jeté sur lui tes rudes sorts ;
Car si tes yeux de inimitié consorts,
Eusses ouverts pour bien apercevoir
Les grands vertus qu'on lui a vu avoir,
Pitié t'eût mue à le retenir seur.
Mais tu ne veux de toi-même rien voir,
Pour aux humains faire mieux assavoir
Que plus te plaît cruauté que douceur.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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