A force de rêver j’ai sorti de ma tête
La nudité d’été le manteau blanc d’hiver
Et j’enfilai un soir
Mon habit le plus noir
Pour aller en forêt écouter le pic-vert
Frapper l’écorce avec son bec et qui s’entête
A trouver la chenille
Pimpante sans guenille
Qui se voyait danser avec un papillon
Après avoir été légère chrysalide
Habillée en coton
Dans un bon peloton
Protégeant son anneau pour qu’il reste valide
Et préservé de la piqûre d’aiguillon
Puis est rentré mon rêve
Probablement en grève
Car il ne désirait ni le froid ni le chaud
Ni mon corps recouvert par un sombre costume
Mais la réalité
Car j’étais alité
Et je me réveillais dans une vie posthume
Où le pic-vert cessait de me faire son show.
A force de rêver
par Jean-Michel Bollet