Yorick c'est maintenant l'automne je suis ivre
de fanfares de bois en cuivre
J'ai tout le dimanche de l'éternité devant moi À croire que je ferai long usage de la
Loi
J'ai vu assez de têtes et d'objets pour dix mille ans
Il n'y a qu'un remède à cette traversée du désert
Apporte-moi une jeune fille au sein ouvert
Que j'y enfouisse mes dents plus profond que dans
l'Océan
Yorick donne-moi son lait et son odeur pour le
voyage
Que je retrouve en elle la glycine la citronnelle
Toute la douceur vallonnée des paysages
Où je tentais de guérir mon âme rebelle
Yorick donne-moi la salive de sa bouche
Que je me coule encore au lit de la rivière
Nageant dans son eau froide aux draps de ma couche
Buvant à son souffle de glu et de clairière
Yorick donne-moi chaque aube encore sa voix
Avec la voix des oiseaux dans les feuilles
Et qu'elle fasse peser sur mes bras en croix
Ses seins musiciens que mon songe accueille
Yorick sur mon visage entrouvre encore sa source
Dis-lui de s'appuyer bien fort dessus ma bouche
Dans mon dénuement la dernière ressource
Si la mort parle en moi dans celte seule fourche
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012