Je vogue sur la mer, où mon âme craintive,
Aux jours les plus sereins, voit les vents se lever.
Pour vaincre leurs efforts, j'ai beau les observer,
Ma force, ou ma prudence, est ou faible, ou tardive.
Je me laisse emporter à l'onde fugitive,
Parmi tous les dangers qui peuvent arriver,
Où tant d'hommes divers se vont perdre, ou sauver,
Et dont la seule mort est le fond, ou la rive.
Le monde est cette mer, où pour me divertir,
Dans un calme incertain, j'écoute retentir
Les accents enchanteurs des perfides
Sirènes.
C'est lors que la frayeur me fait tout redouter,
Que je vois les écueils, que je vois les arènes
Et le gouffre où le
Ciel me va précipiter.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012